Jean Clair : « Freud a toujours tenté de percer le mystère de l’art »

Actualité Juive : « Je suis un juif sans D.ieu » écrivait Freud. Quelle est l’empreinte du judaïsme dans son œuvre ?Jean Clair : La question est infiniment complexe. Le paradoxe est que Freud, d’emblée, affirme le fait que la psychanalyse n’est pas une science juive. Neurologue, savant, il se dit dans la première partie de sa vie athée, matérialiste et très éloigné de toute spiritualité. Or à la fin de sa vie, Freud semble revenir à la foi de ses pères et, sans aller jusqu’à une confession judaïque, est de plus en plus intrigué et même fasciné par la spiritualité juive, au point que son dernier grand essai sera ce livre étonnant qui continue d’intriguer et de scandaliser les lecteurs : «Moïse et le monothéisme». Ecrit peu de temps avant sa mort, l’ouvrage fait de Moïse un Egyptien conduisant les juifs à travers le désert, hors d’Egypte, et pose le problème du meurtre du père. Tout cela est tellement différent de ce qu’il avait fait jusqu’alors, qu’il y a matière à réflexion sur les fondements spirituels et la sagesse juive qu’il a pu, le disant ou non, exploiter dans sa démarche de médecin. Accessoirement aussi, dans la mesure où l’on perçoit qu’il est un homme du XIXème siècle, par la date de sa naissance et par ses amitiés, on comprend mieux sa position en tant que juif dans la communauté viennoise. C’est celle de la Haskala, des Lumières juives, dont l’idéal est l’assimilation à la société viennoise de l’époque. A.J.: Que signifie ...

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