« Je suis parti »
Lors de l’enterrement de François-Michel Saada mardi au cimetière de Givat Shaul à Jérusalem, son fils Jonathan a déclaré à propos de son père : « Il était amoureux d'Israël, il voulait vivre ici et il vivra ici ». Une envie partagée par beaucoup de Juifs français, pour qui les attentats de la semaine passée furent des éléments déclencheurs. « Une semaine normale, on reçoit à peu près 200 demandes d’inscription à nos soirées d’information » explique Daniel Benhaïm, directeur de l’Agence juive en France. « Depuis l’attentat à Charlie Hebdo, suivi par l’attaque de l’Hyper Casher, 1500 personnes supplémentaires se sont inscrites alors que nous sommes en période creuse. De son côté, notre central téléphonique a accueilli trois fois plus d’appels depuis vendredi ». Mais il tempère cependant l’effet que pourrait provoquer ces chiffres, donnant l’image d’une centaine précipitation : « Ce ne sont pas des gens qui ont agi sur un coup de tête, explique Benhaïm. Le projet de partir existait déjà, les événements l’ont juste un peu accéléré. Dans les moments de crise, chacun avance d’une étape dans sa décision. Dans 95% des cas, l’Agence juive a affaire à des gens libres et réfléchis ...