Israël vigilant sur son front Nord

Curieux télescopage. Alors que l’élite politique, militaire et universitaire israélienne se retrouvait, en fin de semaine dernière, dans la cité balnéaire d’Herzliya pour évoquer l’horizon stratégique de l’Etat hébreu, la situation s’embrasait soudainement sur le front nord. Télescopage doublé d’un paradoxe : si les risques d’accrochage concentrent l’attention des médias et ravivent les inquiétudes des habitants des terres septentrionales du pays, la situation générale offre en même temps à Jérusalem des opportunités géopolitiques inédites. Depuis sa première édition en décembre 2000, sous l’égide du Centre interdisciplinaire d’Herzliya (IDC), la Conférence reflète l’état du débat stratégique israélien. Des invités de marque s’y succèdent, Nicolas Sarkozy en 2015, l’ex-émissaire du Quartet au Proche-Orient cette année, l’ancien premier ministre anglais Tony Blair. Mais la « Keness Herzliya » peut également servir de plateforme au lancement de dynamique diplomatique, comme en 2003, lorsque le premier ministre d’alors, Ariel Sharon, y lança son initiative de désengagement unilatéral de la bande de Gaza. L’opération se matérialisa un an et demi plus tard, à l’été 2005. Que retenir de cette 17e édition, organisée du 20 au 22 juin ? L’appel solennel du ministre Likoud des transports et des investissements, Israël Katz, à ouvrir des relations diplomatiques entre Israël et l’Arabie Saoudite, un rapprochement encouragé par l’administration de Donald Trump ? « Il pourrait y avoir une excellente coopération en matière d’intelligence », nuance l’ancien chef du Mossad, Tamir Pardo (2011-2016). Mais « aucun changement majeur » ne pourrait aboutir sans avancée sur « le problème palestinien ». L’optimisme n’était pourtant pas au rendez-vous dans ce dossier. « Nous voulons la paix, mais parfois certaines situations sont des problèmes insolubles, et il faut vivre avec elles », a lâché le ministre de l’Éducation, Naftali Benett, patron du parti sioniste-religieux Habayit Hayéoudi. Pour le chef du Parti travailliste, Its’hak Herzog, qui remet dans les prochains jours son mandat en jeu, « Netanyahou n’est pas capable de conclure un accord de paix avec les Palestiniens ». A rebours de ces perspectives, semble-t-il, lointaines, l’actualité a donné à d’autres débats un retentissement plus net. Les troupes d’Hassan Nasrallah ont renforcé leur force de frappe militaire et stockeraient désormais 150 000 missiles. Le partage d’expériences avec les Pasdaran iraniens et les conseillers russes présents en Syrie a dopé leur savoir-faire, notamment en matière d’opérations offen ...

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