Israël, Terre promise des séries
Depuis le milieu des années 2000, les séries israéliennes jouissent d’une reconnaissance qui n’a cessé de croître, comme en témoignent la diffusion internationale de nombre d’entre elles sur Netflix, Canal +, Amazon Prime, HBO, et les multiples récompenses qui leur sont décernées. Comment expliquer une telle vitalité de la production israélienne ? Tout d’abord, il faut noter qu’un pays aussi petit qu’Israël (20 000 km2, à peine plus rand que la Picardie) est traversé par de très nombreuses tensions.D’autre part, ne disposant souvent que de budgets limités, les séries israéliennes parviennent à compenser leurs faibles moyens par l’inventivité de leurs dispositifs de mise en scène, la qualité de leur écriture et la complexité psychologique de leurs personnages.À cela s’ajoute une politique de production parfois audacieuse (Yes, Hot 3, Channel 2…) qui mise sur des sujets parfois sensibles.En Israël, la télévision ne s’est développée que très tardivement, freinée par l’hostilité à son égard de David Ben Gourion. Ainsi, les premiers programmes publics ne furent diffusés qu’à partir du 2 mai 1968 etil fallut attendre le 4 novembre 1993 pour voir la mise en service d’une deuxième chaîne de télévision. C’est sur cette antenne (Aroutz 2) que fut programmée, à partir de 1997, la série Florentine, réalisée par Eytan Fox. L’autre série culte de la fin des années 1990 est Shabbatot Vehagim, (Shabbat et fêtes, 1999-2004) de Rani Blair. Avec le recul, ce feuilleton où s’entremêlent des intrigues familiales, amicales etamoureuses, apparaît comme un véritable carrefour où la fine fleur du cinéma israélien a pu faire sespremières armes. Mais c’est avec BeTipul (En thérapie, 2005-2008, de Hagai Levi, Ori Sivan et Nir Bergman) que naît véritablement le phénomène des séries israéliennes. Se déroulant dans lecabinet d’un psychanalyste, chaque épisode corr ...
