Ilan et Sarah Halimi, anatomie d’un silence: des intellectuels s’inquiètent du déni de l’antisémitisme en France
Des intellectuels ont tenté de penser l’épouvantable assassinat de Sarah Halimi et plus largement le renouveau de la sauvagerie antisémite. « Psychopathologie d’un meurtre, Anatomie d’un silence : Halimi, d’Ilan à Sarah : un syndrome contemporain », était le thème du colloque inaugural de l’année du séminaire Shibboleth, organisé au Centre Rachi, en partenariat avec RCJ le 14 septembre dernier. Compte-rendu. Le séminaire Shibboleth a pour ambition de rassembler des groupes d’intellectuels pour « aborder les thèmes civilisationnels et élaborer une clinique du contemporain" selon les termes de son président Michel Gad Wolkowicz. Michel Gad Wolkowicz, Président de l’Association Internationale Inter-Universitaire et de l’Interdisciplinary Institute Schibboleth – Actualité de Freud« L’affaire Halimi est un symptôme des temps mauvais. Il y a eu des attentats mais cet événement-là nous a traumatisés pour plusieurs raisons. C’est un crime d’une sauvagerie rare. Nous sommes traumatisés car nous sommes également dans la répétition d’un massacre génocidaire, la répétition du nom. Entre Ilan et Sarah Halimi, c’est comme s’il ne s’était rien passé. La façon dont cette affaire a été traitée en a fait un non-événement. Je suis halluciné aussi par la faillite des instances symboliques. La police, la justice, la presse ». Philippe Val, écrivain, journaliste, ancien directeur de Charlie-Hebdo« Quel rapport entre Sarah Halimi et l’affaire Dreyfus ? Comment est-on passé du scandale à l’indifférence ? Entre le bruit de tonnerre de Dreyfus et le silence de Sarah Halimi, que s’est-il passé ? Y compris pour les élites, tout a changé : autrefois ils voyaient les juifs partout, aujourd’hui, ils n’en voient nulle part. Aujourd’hui on cons ...