« Il n’y a rien de nouveau dans le profil de Mehdi Nemmouche »: rencontre avec Roger Marion, ex numéro 2 de la police judiciaire

Actualité Juive : Ancien chef de la division nationale anti-terroriste, ex n°2 de la police judiciaire, vous êtes à la retraite du service public depuis mars 2013. Cela vous a-t-il empêché de suivre l’affaire du Musée juif de Bruxelles ?   Roger Marion : J’ai suivi l’affaire de Bruxelles, via les journaux uniquement, Et j’ai observe que les médias faisaient une comparaison entre Mohammed Merah et Mehdi Nemmouche…  A.J. : ...Certains parlant même d’un nouveau terrorisme, de « loups solitaires » anciens délinquants profitant de leur réseau, formé au djihad à l’étranger et passant à l’acte en France. Vous confirmez cette tendance ?   R.M. : Ah non ! Il n’y a rien de nouveau, il faut bien le comprendre ! Avec Khaled Kelkal, l’un des auteurs de la vague d’attentats de 1995, c’était déjà ce même cursus. Nous sommes également en face du même profil : de la petite délinquance, du braquage, pour aboutir au djihad. Lui aussi était allé faire un stage à l’étranger, en Afghanistan via le Pakistan, avant de revenir en France. Lionel Dumont, auteur de plusieurs braquages en Belgique, converti à l’Islam, membre du gang de Roubaix, était lui parti combattre en Bosnie. Mais le prosélytisme islamiste ne date pas d’hier, ni les salles de prières clandestines qui se développent un peu partout.   A.J : Dans le cas de Merah et Nemmouche nous avons deux hommes connus des services de police, dont on connaît les tendances radicales, et qui passent à l’acte. Comment est-ce possible ?  R.M : J’ai toujours exercé dans la lutte anti-terroriste au sein de la  police judiciaire (PJ) dans un service à compétence nationale. L’arsenal juridique dont nous disposions alors, et qui a évolué depuis, est encore fort bien approprié à ces situations. Il a été employé pour résoudre la vague d’attentats islamistes de 1995,  pour apporter une réponse à l'assassinat du préfet Erignac en Corse. Toutes ces affaires ont été résolues au plan policier, par le  biais d’enquêtes judiciaires avec perquisitions et interrogatoires sous un régime spécifique de garde de vue. Même si à cette époque je me suis retrouvé ...

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