Gilles Clavreul : « Revenir à l’influence émancipatrice de la IIIe République »

Préfet, ancien délégué interministériel à la lutte contre la racisme et l’antisémitisme, Gilles Clavreul est l’un des cofondateurs du Printemps républicain et le délégué général du think tank L’Aurore. Rencontre avec une conscience aiguisée autant qu’un acteur engagé. Comment un ancien délégué interministériel, serviteur de l'État, est-il amené à écrire « Dans le silence de l’État » ?Gilles Clavreul : Ce sont vingt années de « choses vues », de ma scolarité à l’ENA, au cœur de l’exécutif lors du quinquennat précédent. J’ai souhaité donner à la fois une perspective historique et un début de formalisation théorique à ces expériences, où l’affaiblissement de l’Etat m’a effectivement frappé. La société est-elle contre l’Etat ?G.C. : Je pense au contraire qu’elle est en demande d’Etat, et donc en porte-à-faux avec une idéologie qui fait de l’État un problème ou une menace. Pour autant, cette demande d’État ne règle pas tout, car elle ne dit pas quel État il nous faut. Un État autoritaire ? Certains le préconisent, on le voit bien ! Je défends l’inverse : un État qui libère, c’est-à-dire notamment qui affranchisse les citoyens de la puissance des « Grands » et du poids des identités. L’alliance objective entre puissances d’argent et idéologies identitaires est l’un des traits de notre époque : Bolloré d’un côté, et le wokisme de l’autre, pour simplifier. L’antisémitisme est-il enkysté dans la société française ?G.C. : Il l’est dans toutes les sociétés héritières des monothéismes. La judéité n’y est jamais vécue comme l’altérité absolue, mais au contraire comme l’étranger proche, le Unheimliche dont parle Freud. La France ...

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