G.W. Goldnadel. Présidentielle: les temps sont hystériques et le débat absent
En cette période névrotique, il n'est pas inutile de rappeler d'où l’on parle. Je parlerai donc en Juif français. Quelqu'un qui n'a pas voté Marine Le Pen au premier tour et qui ne le fera pas au second. Quelqu'un qui ne se console pas de la destruction de la yiddihshkeit européenne et qui ne peut pas passer devant certains porches sombres du quartier du Marais sans toujours y songer. Quelqu'un qui trouve malgré tout une manière de consolation du deuil inconsolable de certains des siens dans cette dignité retrouvée par la grâce miraculeuse de l'État Israël.Un avocat qui a fait condamner le négationniste Garaudy et l'humoriste Dieudonné et qui poursuit actuellement pour le Congrès Juif Européen, Jean-Marie Le Pen, pour ses propos immondes sur la « fournée ». Quelqu'un donc qui sur ce chapitre n'a guère de leçons à recevoir et pourrait même en donner.Ceci fermement posé, ce qui suit le sera tout autant : je pense avoir été le premier, depuis près de 30 ans, au sein de ce que l'on nomme génériquement la « communauté », à considérer que l'anti-lepénisme obsessionnel avait servi de leurre-au sens militaire-à l'islamo- gauchisme pour développer sans obstacle antisémitisme et antisionisme criminels. Je ne pense pas avoir été hélas cruellement démenti par les crimes sanglants et les nouveaux antisémites vociférants. Je ne crois donc pas que l’opposition à Marine Le Pen devrait êt ...
