Frederika Amalia Finkelstein : « L’errance du peuple juif a donné naissance à la pensée »

Actualité juive: Comment définir « L’oubli » : un roman ou un essai ?  Frederika Amalia Finkelstein : Je défends le mot roman parce que le roman est un médium puissant, multiple, à la fois ancestral et moderne, et qui réellement possède le royaume de l’imaginaire. Le roman, depuis qu’il existe, donne à penser par le style. A.J.: Le point central est la mémoire de la Shoah. Alma, le personnage, veut l’oublier, mais plus elle essaie, plus elle se souvient, et plus cette mémoire s’inscrit dans le roman. Comment jouez-vous de ce paradoxe ? F.A.F. : Intituler un livre sur la mémoire « L’oubli » est en effet paradoxal. Mais toutes les thèses fortes naissent et s’unifient à partir du paradoxe. J’étais tombée voici quelque temps sur la phrase d’un fameux philosophe disant que la mémoire était construite à partir de l’oubli. Je me suis dit que le seul moyen de se remémorer un événement était de le faire à partir d’une tabula rasa, et de l’amener à ressurgir à travers cette amnésie. Pourquoi ? Le XXIe siècle est un siècle amnésique. Or pour créer, comme je le crois, il faut extraire de l’époque où l’objet émerge sa particularité majeure. Donc : non plus de la mémoire vers l’oubli, mais de l’oubli vers la mémoire.A.J.: Celle d’avoir son grand-père qui a survécu à la Shoah ? F.A.F. : La Shoah, en plus d’être un événement traumatique collectif, est pour Alma un événement intime, familial. Elle se rend compte que cet événement est au-dedans et au-dehors. Bien évidemment dans la société, avec le devoir de mémoire dispensé au lycée qui est toujours un moment très étrange, une sorte de séquence d’horreur des classes de Troisième ou  Seconde ...

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