Frédéric Encel : « Valls est allé en Israël au bout du succès raisonnablement envisageable »
Actualité Juive : Quelle analyse dressez-vous du voyage de Manuel Valls en Israël ?Frédéric Encel : L’accueil qui lui a été réservé a été authentiquement chaleureux, fait d’autant plus édifiant que les rapports se sont tendus ces dernières semaines entre les deux pays du fait de cette résolution infâme, qu'il a d'ailleurs clairement critiquée. Cet accueil est l'écho à la fois du grand intérêt érudit pour Israël et le Proche-Orient de Manuel Valls, et de son amitié sincère pour l'Etat juif. Je dirais qu'il a fait au mieux de ce qu’il pouvait faire au regard d'un contexte délicat d’une part, de ses prérogatives d'autre part. Je vous rappelle que la Ve République accorde en effet presque tout pouvoir à l'Elysée dans les affaires internationales et non à Matignon.A.J.: Binyamin Netanyahou vous est-il apparu sensible aux arguments avancés par Valls lors de leurs échanges ?F. E. : Oui et non. Oui, car il a mis sur la table une contre-proposition : sa venue à Paris pour une rencontre bilatérale entre Israéliens et Palestiniens. Certes cette offre n'avait aucune chance d'aboutir, mais après tout il ne l’avait pas formulée devant Jean-Marc Ayrault, reçu froidement voilà deux semaines. Signe et gage d'estime pour un Premier ministre français ne cherchant pas à exercer des pressions sur Israël. Non, car Netanyahou est un nationaliste à la tête d’un gouvernement nationaliste dont les positions ne correspondent pas à celles de la France et de l’Onu. C’est en ce sens que j’estime que Manuel Valls est allé au bout du succès raisonnablement env ...
