Frédéric Encel : « Jérusalem incarne peut-être à elle seule cette dimension des représentations géopolitiques »

Actualité Juive: « Mon dictionnaire géopolitique » comporte deux cents termes que vous explicitez. Qu’est-ce, finalement, que la géopolitique ? Frédéric Encel : La géopolitique est l’étude des rivalités de pouvoir sur des territoires (d’où l’importance fondamentale et pérenne de la géographie) et autour desquelles se cristallisent des représentations, autrement dit des perceptions à la fois identitaires, collectives et établies sur des temps longs. C’est une définition très proche de celle du fondateur de la géopolitique française, mon maître Yves Lacoste. Je crois que cette démarche intellectuelle correspondant à cette définition nous permet de bien mieux comprendre les conflits à travers le monde, passés et présents, ainsi qu’appréhender les conflits futurs.La géopolitique m’a toujours aussi profondément passionné car cette discipline est profondément humaine. On s’intéresse davantage au ressenti et aux perceptions des populations et éventuellement des régimes politiques qui président à leurs destinées qu’à des considérations techniques, logistiques ou strictement militaires.A.J.: On perçoit cet humanisme en géopolitique. Jusqu’à quel point une science peut-elle être impactée par les bons sentiments ?F.E. : Je pense que la géopolitique s’inscrit fondamentalement dans les sciences humaines. Qui dit sciences humaines dit nécessairement travail sur les sentiments, les perceptions, les questions liées à l’honneur, l’humiliation ou encore l’identité religieuse… On est réellement dans une discipline où l’affect n’est pas ...

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