Freddy Raphaël : « Une volonté d’exclusion de la trace juive »
Actualité Juive: Pourquoi cette conférence, un an après les faits ?Freddy Raphaël : Je tente de penser cet événement dans la perspective de l'histoire longue. La profanation des cimetières juifs, qui ont toujours été symboliquement situés au ban de la communauté villageoise, est une des constantes de l'histoire des Juifs en Occident et une constante de la représentation que l'on se fait du juif : un être de trop, étranger à la collectivité, dont il faut éliminer les traces. Le nombre extrêmement impressionnant - souvent dans les mêmes endroits - de profanations de cimetières juifs qu'il y a eu depuis 1970, par vagues successives de plus en plus rapprochées, m'apparaît comme un signe paradigmatique de cette mise au ban du juif de la collectivité locale.A.J.: Vous refusez donc de considérer cette profanation comme un simple fait divers ?F.R. : La stratégie locale a souvent été, y compris parfois du côté des pouvoirs publics et de la gendarmerie, de parler du désœuvrement de quelques jeunes plutôt que de profanation. Je ne suis pas du tout d'accord. Si on prend le cas de ...