François Jost : « Celui qui pense n’a plus sa place à la télévision »
Pour le spécialiste des médias et professeur émérite à la Sorbonne Nouvelle, l’affaire Finkielkraut illustre l’impossibilité de penser de façon nuancée sur les plateaux télévisés et les réseaux sociaux. Les déclarations d’Alain Finkielkraut sur LCI au sujet de l’affaire Olivier Duhamel ont eu un retentissement dramatique. Qu’est-ce que cette « affaire dans l’affaire » vous inspire ? François Jost : L’annonce de son licenciement de LCI m’a véritablement choqué. Je pense qu’Alain Finkielkraut a donné son avis. Il a d’abord dit de façon très claire qu’il n’excusait pas Olivier Duhamel et a condamné très fermement les faits. Il s’est fait ensuite l’avocat de la défense de Duhamel en posant la question de savoir s’il y avait eu consentement ou non. On a dit que la question ne se posait pas or, juridiquement, la question se pose. Le juge l’aurait, en effet, soulevée. Quant à la définition de l’âge d’un mineur, il y a actuellement bien des discussions. Certains considèrent que c’est à 13 ans, d’autres à 15 ans, ce qui montre que ce n’est pas totalement tranché. J’ai donc vu dans cette affaire un recul du droit de la défense. ...