François Heisbourg : « L’Iran demeurera une puissance hostile à l’existence même d’Israël »
Actualité Juive : L’accord de Vienne est-il historique ? François Heisbourg : Au niveau de la région, la réponse est probablement non. L’Iran continuera à poser des problèmes en matière d’hégémonie régionale et maintiendra son activisme anti-israélien. Le régime demeurera ce qu’il est. En ce qui concerne la lutte contre la prolifération nucléaire au Moyen-Orient et dans le monde, oui l’accord est historique. Les engagements iraniens tels qu’ils ont été formulés et encadrés par le P5 1 et l’AIEA, forment un dispositif qui est de mon point de vue sans précédent et à vrai dire inespéré. A.J.: Ce compromis peut-il être prolongé par une entente américano-iranienne sur les principaux conflits de la région, sur le front irako-syrien en particulier?F. H. : C’est la grande question et elle était présente dans l’intervention de François Hollande, le 14 juillet, lorsqu’il a évoqué les conséquences éventuelles de l’accord en Syrie. Il y a sans doute des gens tentés par cette possibilité. Mais je pense qu’ils seront déçus car l’Iran ne va pas changer de nature. Il demeurera une puissance hostile aux Etats sunnites de la région et à l’existence même d’Israël. Cet Iran sera rendu économiquement plus puissant par la levée des sanctions. Mais cette puissance sera économique et politique, mais ne sera pas nucléaire. Cela crée une sérieuse différence de mon point de vue.A.J.: Des critiques commencent à s'élever concernant les obstacles qui pourraient entourer la mise en place effective du mécanisme de « snap back ». On évoque notamment la difficulté à produire des preuves de violation pour les Iraniens. Qu'en pensez-vous ?F. H. : Sur le snap back, cette clause de réimposition des sanctions, je ne croyais pas qu’il allait être possible de convaincre la Russie et la Chine d’accepter un mécanisme dans lequel le Conseil de sécurité accepte le principe de réimposition des sanctions dan ...