Francis Szpiner : « J’ai le sentiment d’un recul considérable de la volonté de lutter contre l’antisémitisme »

Cela fait quinze ans qu’Ilan Halimi a été enlevé, torturé et retrouvé agonisant avant de mourir sur son trajet vers l’hôpital. Un traumatisme resté intact pour Me Francis Szpiner, l'avocat de la famille Halimi. Entretien avec l'un des meilleurs pénalistes de France. Actualité Juive : « Cette affaire me hante toujours », avez-vous écrit sur Twitter au sujet de l’assassinat d’Ilan Halimi. Comment ce traumatisme perdure-t-il ? Francis Szpiner : Il perdure parce que ce procès a été difficile. Souvent dans un procès, vous vous souvenez d’un moment.Je n’oublierai jamais celui où, dans la salle de la cour d’assises, qui était immense et vide, parce que le procès se déroulait à huis-clos, on a passé la cassette qui avait été déposée à un rabbin. Entendre la voix d’Ilan suppliant sa mère de le sauver est quelque chose que l’on n’oublie pas.Le meurtre d’Ilan s’inscrit dans une logique qui a commencé avant et qui continue encore aujourd’hui. Ce qui m’effraie, c’est que des gens viennent – aujourd’hui encore - soutenir que ce n’était pas un crime antisémite mais un crime de malfrats. C’est une volonté de nier le caractère antisémite des crimes, comme si nommer les choses faisaient peur.J’ai été aussi l’avocat des enfants de Sarah Halimi. Et de Ilan à Sarah Halimi, on a le sentiment d’un combat qui est vain. Une indifférence. Il fut un temps où l’antisémitisme était l’affaire de la République et tous les gens manifestaient contre ce fléau. Aujourd’hui, on a l’impression que ce n’est plus que le problème des juifs et d’une minorité de la population. Cette dimension antisémite n’a-t-elle pas é ...

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