Faut-il boycotter les Jeux olympiques d’hiver ?
Les États-Unis ont franchi le pas. Ils viennent d’annoncer qu’ils n’enverront aucun représentant diplomatique aux Jeux olympiques d’hiver. La décision vaut aussi pour les Jeux paralympiques. Parce qu’ils auront lieu en Chine et que la Chine applique une politique génocidaire à l’encontre des Ouïghours. Les États-Unis condamnent le travail forcé et les internements qui frappent les habitants du Xinjiang (un million de musulmans turcophones). Ils manifestent, en même temps, leurs inquiétudes à l’égard d’une joueuse de tennis, Peng Shuai, dont on est sans nouvelles, depuis qu’elle a accusé un officiel de son pays de l’avoir agressée. Voilà « un message clair », a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche. La diplomatie des droits de l’homme doit punir la Chine. Avec, toutefois, une réserve qui ne manque pas d’importance : les athlètes américains, eux, seront présents ; ils participeront à toutes les épreuves ; ils pourront concourir, démontrer leurs talents ; ils ne seront pas pénalisés par la diplomatie de leur pays. Mais ils ne défileront pas avec la bannière étoilée. Cette décision est surprenante. Dans les conversations que Joe Biden et Xi Jinping ont échangées, il n’a jamais été question des Jeux olympiques. Le président américain a mentionné la défense des droits de l’homme à propos de Hong Kong. Il a défendu l’indépendance de Taïwan. Il a longuement parlé des échanges commerciaux entre son pays et la Chine. Il n’a fait, apprend-on, aucune allusion aux Jeux olympiques. En revanche, les États-Unis ont protesté, à plusieurs reprises, contre le traitement que Pékin fait subir aux Ouïghours. Et cette protestation est d’autant plus fréquente que le Xinjiang abrite bon nombre de sociétés qui vendent au monde entier des panneaux solaires. L’intérêt pour cette province chinoise n’est pas seulement humanitaire. Le moins qu’on puisse ajouter c’est que, s’agissant des Jeux olympiques, le président des États-Unis a longuement hésité. Depuis pr ...
