Face à la Shoah, la mémoire tardive des Allemands

« Les Allemands n’oublieront jamais la barbarie nazie ». Ces mots vibrants prononcés par Angela Merkel le dimanche 3 mai 2015 à Dachau ont rappelé le peuple allemand à son devoir de mémoire. Loin de se limiter à une perspective purement judiciaire, cette déclaration laisse toute sa place à l’obligation morale. La disparition des derniers survivants de la Shoah mais aussi des derniers bourreaux n’exonèrera pas l’Allemagne de sa responsabilité. En donnant toute leur portée aux propos de la chancelière allemande, il faudra comprendre que l’extinction des suites judiciaires de la Shoah ne suffira pas à effacer la charge qui pèse sur son pays. La culpabilité s’est changée en devoir.Ce discours débordant de bonne volonté ne suffit pourtant pas à masquer l’acceptation par la population allemande des exactions nazies et de la Shoah, largement démontrée dans un essai de l’historien Peter Longerich intitulé « Nous ne savions pas : les Allemands et la solution finale 1933-1945 ». A cette passivité s’est même ajouté un refoulement radical de la période jusqu’au milieu des années 1960. Mai 1945 voit l’Allemagne en ruines et, déjà, les prémisses de la Guerre Froide. La rupture est-ouest accélère la reconstruction de la RF ...

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