Exercice militaire, raids en Syrie: Israël montre ses muscles

Ces jours-ci, le fantôme de Meir Dagan flotte sur le Proche-Orient. Disparu en  mars 2016, l’ancien patron du Mossad a été honoré par l’armée israélienne au moment où démarrait, le 4 septembre, un exercice militaire grandeur nature. Dix jours de simulation, une vingtaine de brigades : avec « Or Hadagan » (« Lumière de Dagan »), le message de Jérusalem veut afficher sa détermination. « Cet exercice en est une preuve. Nous savons nous adapter face aux défis présents dans la région Nord et face au Hezbollah », indique-t-on à Tsahal. Jamais depuis 1998, une telle démonstration de force n’avait été menée. A l’époque, le commandant du Front nord de Tsahal s’appelait… Meïr Dagan.  L’un des scénarios défensifs de l’exercice, dirigé par le successeur de Dagan, le major général Yoël Strick, et le chef des Corps du Front nord, le major général Tamir Hyman, prévoyait une attaque simultanée de la milice chiite : le débarquement de terroristes libanais, depuis la mer, dans le village de Shavei Tsion, à quinze kilomètres de la frontière, accompagné par un assaut contre le site archéologique de Gesher Beinot Yaakov, sur le plateau du Golan. Les ingrédients d’un engrenage sont là réunis. La « troisième guerre du Liban » démarre. Lundi dernier, l’infanterie, la Marine,  l’Armée de l’air ou encore les cyber-unités ont exécuté le versant offensif du plan. Les bataillons de l’infanterie n’ont pas eu besoin de franchir la frontière pour le mettre en œuvre. Les exercices ont été menés dans des zones septentrionales du pays, ressemblant à s’y méprendre au Sud-Liban. En 2006, le gouvernement d’Ehoud Olmert avait peiné à dégager des objectifs clairs à une opération longue – trente-trois jours – qui avait révélé des lacunes dans la protection du front intérieur. Cette fois, pas de tergiversation : le but d’ « Or Hadagan » est de « vaincre » un Hezbollah aux capacités militaires renforcés par les livraisons irano-syriennes et le savoir-faire acquis au contact des officiers russes et iraniens en Syrie. Mais le jour venu, lorsque l’odeur de la poudre se fera sentir sur les sentiers galiléens, Hassan Nasrallah sera-t-il le seul adversaire des troupes israéliennes ? La simulation XXL repose en effet sur l’hypothèse de l’ouverture d’un seul front. Comment Tsahal réagirait-elle si la guerre devenait demain multidimensionnelle ? Continuum chiite La question ne doit pas laisser beaucoup de temps libre à Gadi Eizenkot. Le chef d’état-major est attentif à la tectonique des plaques qui redessine aujourd’hui la carte du Moyen-Orient. Le constat est implacable pour celui qui commandait le commandement d  Front nord entre 2006 et 2013: le « continuum chiite » que rêve de bâtir la République islamique, de Beyrouth à Téhéran en passant par Damas et Bagdad, est en bonne voie. Et les récentes victoires du régime de Bachar El Assad et de ses alliés face à l’Etat islamique ont assombri les vues israéliennes. « Sur la Syrie, on ressent chez les Israéliens une inquiétude plus grande qu’il y a un an. Le pessimisme s’est installé», confie à Actualité juive un observateur très au fait de la question. La prochaine prise des loyalistes et des milices pro-iraniennes pourrait être Deir ez-Zor, à l’est, dans une ...

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