EXCLUSIF. Alain Juppé: « La sécurité d’Israël n’est pas négociable »

Revenons tout d’abord sur la polémique « Ali Juppé ». Vous regrettez depuis le début de la semaine des « attaques franchement dégueulasses » Qui est à l’origine de cette campagne ? A-t-elle selon vous influencé une partie des électeurs de droite dimanche ? Alain Juppé : Cette campagne ignominieuse été lancée à base de rumeurs plus absurdes les une que les autres: j'aurais construit la plus grande mosquée d’Europe à Bordeaux, je serais proche des salafistes. J'ai été affublé de surnoms destinés à me nuire. Cette campagne a été lancée par les milieux d'extrême droite puis relayée par d'autres. Son contenu était si outrancier et invraisemblable que je n'y ai pas prêté suffisamment attention. J'ai eu tort.Certains se sont malheureusement laissés abuser et ont voté contre moi.Je constate aussi que personne dans ma famille politique n’a jugé utile de dénoncer ces agissements. C'est un rappel de ce qu'est la droite extrême et du danger qu'elle représente. Nous ne devons jamais transiger avec elle. Jamais. Elle nous a déjà conduit et nous conduirait aux abimes. Dès qu’elle fait surface, nous devons lui répondre. Avez-vous été heurté de voir certains sites juifs relayer ces attaques, et de vous accuser de complaisance avec le salafisme et l’antisémitisme ? A. J. : Ils ont été abusés comme d’autres. Il y a effectivement quelques sites qui ont diffusé ces propos. C'est une minorité mais ils m’ont aussi fait du mal dimanche dernier. J'ai apprécié la prise de position du Président du Crif lorsqu'il a rappelé que la calomnie n'a pas sa place dans le débat démocratique.Jamais, dans toute ma carrière politique, je n’ai montré la moindre faiblesse envers l’antisémitisme. Je suis d'ailleurs inquiet de voir qu'il se manifeste à nouveau dans notre pays de manière rampante et même parfois à visage découvert. Nous devons le combattre avec la plus grande énergie. Vous proposez la création d’un code de la laïcité et la liberté de choix à la cantine entre différents menus. Diriez-vous comme François Fillon que les problèmes de laïcité ne concernent ni les catholiques ni les Juifs mais les musulmans ?  A. J. : J’ai effectivement proposé de faire adopter un code de la laïcité qui rassemblera les règles non négociables qui s’imposent à tous et à toutes les religions, pour donner des bases fermes à ceux qui font appliquer la laïcité au quotidien. Qu’est-ce qui est acceptable ? Qu’est ce qui ne l’est pas ?Il est vrai que la question des relations entre l'Etat et la religion est réglée depuis plus de deux siècles pour la religion juive et depuis plus d'un siècle pour la religion catholique. Je n’ai jamais constaté le moindre problème à cet égard sauf lorsque certains les créent à dessein en voulant interdire aux enfants la possibilité de choisir entre plusieurs plats à la cantine ou empêcher l'installation d'une crèche de Noël dans un bâtiment public alors que tout le permet dans le respect de nos traditions. La question de la laïcité n'est en revanche pas réglée de la même manière avec la religion musulmane et c'est évidemment ce qu'il faut parvenir à faire.A cet égard je voudrais dire deux choses: la première, c’est que je suis convaincu qu’une grande majorité des Français de confession musulmane adhère aux valeurs républicaines et respecte le principe ...

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