Etat islamique: le business d’une organisation terroriste
Si le statut de l’Etat islamique reste à définir, à cheval entre organisation terroriste et proto-Etat mafieux, s’applique néanmoins à son égard un principe vieux comme la nuit des temps : l’argent demeure le nerf de la guerre. Les chiffres relatifs aux ressources financières dont dispose Daech donne le vertige et démontre la singularité du mouvement d’Abou Bakr Al Baghdadi dans la galaxie des factions terroristes. Selon Jean-Charles Brisard et Damien Martinez, co-auteurs pour Thomson Reuters en octobre 2014 d’une étude intitulée « Islamic State : The Economy-Based Terrorist Funding », l’EI est le mouvement terroriste le plus riche de l’histoire. « Nous estimons la fortune théorique de Daech – réserves de pétrole, de gaz naturel, de phosphate dans le sous-sol occupé par l’Etat islamique en Irak et en Syrie – à plus de 2400 milliards de dollars » estimait récemment le président du Centre d’analyse du terrorisme dans Les Echos. « C’est une fortune théorique, car il faut pouvoir générer des revenus, et ça, c’est beaucoup plus compliqué pour l’Etat islamique, compte tenu notamment de la pression de la coalition internationale ». A la fois cause et résultante des victoires militaires des troupes djihadistes en Irak et en ...
