Erdogan, une marche de plus vers la dictature
Ses partisans espéraient un plébiscite, à la hauteur de celui qu’ils surnomment « reïs » (« chef »), successeur et anti-modèle du laïc Mustafa Kemal Atatürk, père de l’Etat turc moderne. Mais les conclusions du référendum constitutionnel, organisé le 16 avril, dessinent plutôt les lignes d’un paradoxe : désormais conféré, sur le plan institutionnel, des pouvoirs les plus larges jamais détenus par un homme d’Etat en Turquie, Recep Tayyip Erdogan voit dans le même temps les rangs de ses opposants grossir, accentuant ainsi la polarisation du pays.Légitimée par une courte mais suffisante majorité (51,4% des suffrages), la réforme constitutionnelle portée par le président turc modifie en profondeur l’équilibre des pouvoirs dans le pays, en dépit des accusations de fraude avérées (bourrage d’u ...