Eliézer Ben-Yehouda et la renaissance de l’hébreu
En Israël, chaque 21 du mois de Tevet est célébrée la Journée nationale de la langue hébraïque. Cela correspond, cette année, à la date du 17 décembre. Ce jour-là naissait Eliézer Ben-Yéhouda, lexicographe de génie, disparu il y a tout juste un siècle, qui a réussi le miracle de la renaissance de l'hébreu. Il n’y a pas d’autres exemples dans l’histoire de l'humanité d’une langue, aussi longtemps vouée exclusivement à l’étude et à la prière, ainsi ressuscitée. L'usage de l'hébreu, qui avait disparu au milieu du 2ème siècle de notre ère et pendant 17 siècles, n'a servi qu'au culte. La langue n'a donc en fait jamais été une langue morte,avant d'être réanimée en langue parlée au XIXème siècle grâce à un certain Eliézer Ben-Yéhouda. Il y a bien quelques langues qui se sont affaiblies au fil du temps, telles que l’irlandais, le maori de Nouvelle-Zélande et des langues écossaises, mais elles n’ont jamais complètement cessé d’être parlées. Une renaissance qu’Éliézer Ben-Yéhouda lie à celle du peuple juif en Terre d’Israël. Un peuple qui, disait-il, à l’instar de tous les autres, a le droit de se constituer en État-nation sur sa Terre et qui, pour ce faire, a un avantage significatif : une langue dont il pourrait se servir pour parler et écrire, et non seulement pour prier. Pour le jeune Eliézer, né Eliezer Isaac Perelman Elianov, en 1858, dans l'Empire russe, « il y a deux choses sans lesquelles les juifs ne pourront être une nation, leur terre et leur langue ».A Paris, où il s'installe, en 1878, et étudie la culture juive à la Sorbonne, il parle hébreu avecles juifs qu’il rencontre et quand il leur parle de son dessein (on peut parler d'obsession) - faire revivre la langue hébraïque - il se fait traiter d'utopiste. Depuis si longtemps, aucun enf ...
