Élections législatives : Mars 2021, le scrutin de réparation ?
Les Israéliens, fatigués par trois échéances successives depuis 2019 et par le Covid, se projettent dans l'après-crise sanitaire. Malgré les questions de personnes et les enjeux démocratiques, c'est sur la relance économique que se jouera l'élection. Onze mois après l'éruption de l'épidémie, plus de 200 000 Israéliens vivent d'allocations de chômage partiel qui prendront fin en juin. À cette date, toutes les entreprises ne seront pas en mesure de les réintégrer, entraînant une vague massive de licenciements. Sans compter les faillites de sociétés, des autoentrepreneurs et autres commerçants, déjà touchés de plein fouet par les confinements et l'arrêt de leur activité, et qui risquent de ne pas se relever. Ce sont ces questions qui occupent en priorité le public israélien. Selon une enquête, publiée début janvier par l'IDI, l'Institut israélien de la démocratie, 56 % des personnes interrogées estiment que ce sont les enjeux socio-économiques qui détermineront leur choix dans l'isoloir. Il faut encore noter que la « contestation Balfour » n'aura pas eu de traduction politique directe. Les manifestations qui, depuis la fin du printemps, rassemblent chaque semaine des milliers d'Israéliens qui réclament la démission de Benyamin Netanyahou, n'ont pas fait émerger de nouvelle personnalité. Contrairement à la contestation de l'été 2011 contre le coût de la vie, dont deux des leaders avaient rejoint le Parti travailliste et qui avait aussi fait apparaître le parti centriste de Yaïr Lapid. Jusqu'à présent, la prise de parole des candidats et sa résonance dans les médias se concentrent encore sur les enjeux personnels – pro et anti « Bibi » – et sur l'état des institutions. Le procès pour corruption de Benyamin Netanyahou a été reporté au 8 février, pour cause de confinement renforcé. Pourtant, c'est toujours le sort judiciaire du Premier ministre qui so ...
