Économie, fracture sociale, crise sanitaire, géopolitique, où en est la société israélienne ? Quatre spécialistes analysent la situation pour Actualité Juive.

Jacques Bendelac « Même avec la crise du Covid, l'économie n'est pas un enjeu électoral » Pour l'économiste israélien Jacques Bendelac, la crise économique ne modifiera ni les programmes des partis ni le comportement des électeurs. Que proposent les partis politiques pour sortir du Covid économique ?Jacques Bendelac : Très peu de partis font des propositions économiques. L'économie n'a jamais été un sujet prédominant en Israël, et elle ne l'est pas devenue dans la campagne actuelle. Ceux des partis qui proposent une plateforme économique s'en tiennent aux positions connues. Les partis de droite proposent un programme libéral de baisse des impôts et des dépenses publiques. Ceux qui sont plus à gauche proposent au contraire d'augmenter les impôts et les dépenses publiques, donc un programme plus interventionniste. C'est le schéma traditionnel. C'est évidemment sur fond de Covid, mais le Covid n'a presque pas d'influence sur cette campagne. Les programmes économiques des partis restent à peu près les mêmes. Pourquoi ce décalage entre les attentes du public et les réponses des partis, alors que les sondages donnent l'économie en préoccupation numéro un des électeurs pour ce scrutin ? Les partis savent très bien que, comme d'habitude, l'électeur israélien ne votera pas pour des raisons économiques. Cela fait 70 ans que c'est la même chose. L'Israélien dit qu'il vote sur l'économie, mais au moment de mettre son bulletin dans l'urne, il vote sur la politique, l'idéologie ou des considérations identitaires. L'économie n'a jamais fait la différence sur le plan électoral. Cette fois-ci, il est vrai que le Covid ramène l'économie dans l'actualité, mais les programmes restent les mêmes. Tout cela confirme que les partis eux-mêmes sont conscients que l'économie ne sera pas déterminante dans le choix de l'électeur. Est-ce que ce n'est pas une occasion manquée ? Certainement. Ce Covid est une occasion manquée sur le plan économique. C'est l'occasion manquée de renforcer la protection sociale, l'intervention de l'État dans le secteur de la santé qui a subi un fort coup dans les deux dernières décennies, ou dans le secteur de l'éducation. C'était l'occasion de réorienter l'économie, même en gardant un modèle capitaliste libéral, mais en le rendant plus humain. Propos recueillis par Pascale Zonszain Emmanuel Halperin « La société israélienne n'est pas divisée » Le journaliste israélien, Emmanuel Halperin, pense que, malgré la crise sanitaire, les Israéliens ont des raisons d'être optimistes. Comment se porte la société israélienne, alors qu'elle commence à sortir du Covid ?Emmanuel Halperin : Je crois que l'ambiance est plus optimiste. Ne la trouvez-vous pas plus divisée qu'avant ? La crise sanitaire n'a-t-elle pas exacerbé les tensions et les fractures sociales ?Non. Je ne trouve pas la société israélienne plus divisée. Je ne vois pas de soulèvement des séfarades contre les ashkénazes. En revanche, je ne peux pas nier une certaine exaspération des laïcs et des ultra-laïcs à l'égard des ultra-orthodoxes. Mais je ne crois pas qu'elle durera. C'est un épisode ponctuel. Si le Covid p ...

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