Du débat sans tabou à l’effacement sans débat
A l’occasion de la très revigorante marche du Keren Hayessod, nous avons visité Khirbet Qeiyafa, site méconnu, lieu clef de l’archéologie d’Israël. Sur une colline surplombant cette vallée de l’Elah où selon la Bible David a vaincu Goliath, Khirbet Qeiyafa, où les excavations n’ont commencé qu’en 2008, révèle une double muraille sur une circonférence de 700 mètres, un double portail, des traces d’une demeure palatiale et d’un sanctuaire portable élaboré. L’ampleur des installations implique un pouvoir central fort. Quel est-il ? A la frontière de la Judée, surveillant le « Pleshet », le territoire des Philistins, cette population ne mange ni porc, ni chien ; elle connait une écriture proto-cananéenne, où certains experts retrouvent l’hébreu plutôt que le cananéen, le texte parle de la protection de la veuve et de l'étranger. Difficile de penser que les auteurs ne sont pas des Judéens. Or, la mesure au carbone 14 des noyaux d’olive mêlés au fragment de poterie écrit fait de celui-ci, et d’assez loin, le plus vieux texte hébreu connu, du Xe siècle avant notre ère. Cette époque est la « terra incognita » de l’archéologie en Israël, et du fait de l’absence de document, la majorité des professionnels de la génération « post Yadin », tels Israël Finkelstein, réfutent l’ ...