Donald Trump, le nouveau visage de l’Amérique
« Une forte imagination produit l’événement » écrivait Montaigne dans ses Essais. Il en fallait une sacrée dose pour imaginer, il y a douze mois, Donald Trump se frayer un chemin jusqu’à la Maison Blanche. Son élection, le 8 novembre, a sacré une incroyable campagne dont le dernier temps sonnera, le 20 janvier, à l’heure de l’intronisation du quarante-cinquième président des Etats-Unis. La surprise électorale se prolongera-t-elle dans l’exercice du pouvoir ? Quelle pratique du pouvoir ? Auditionnée par la Commission sénatoriale des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, le 11 janvier, Célia Belin, chercheuse au centre Thucydide de l’université Paris II, a rangé la vision du monde de Donald Trump dans une « école » des relations internationales dont les derniers représentants à Washington avaient pour nom Ronald Reagan et George W. Bush : le courant jacksonien. Cette tendance, inspirée du nom d’un président américain, Andrew Jackson (1829-1837), se caractérise par un mélange d’isolationnisme, de nationalisme et d’unilatéralisme. Des traits politiques confirmés par les premières déclarations du président élu. Quant au processus décisionnel, il pourrait suivre un « fonctionnement de type holding » avec un président occupé par la « marque » et le « message », estime Maya Kandel (Paris III), également invitée le 11 janvier. L’inclinaison à la délégation pourrait alors profiter à certains de ses conseillers (Steve Bannon, Jared Kushner, Michael Flynn au Conseil de Sécuri ...