Dominique Missika : « Bernard Natan rêvait d’un Hollywood à Paris  »

RENCONTRE Si personne ne se souvient de Bernard Natan, c’est parce que Vichy a livré aux nazis cet homme qui a tant fait pour le cinéma. Pour le sortir de l’oubli, l’historienne Dominique Missika aenquêté à partir d’archives et de témoignages inédits, afin de rendre sa dignité à celui qui a permis à tant de gens de rêver. Captivant et très réussi.Qui est Nahum Tanenzaph, né en Roumanie en 1886 ?Dominique Missika : Il est l’un des plus grands producteurs d’avant-guerre qui a révolutionné le cinéma français. Natif de Iasi, dans une famille juive de commerçants aisés, il est l’aîné de 4 enfants. Il arrive dans le Paris de la Belle Époque à 20 ans. Il est déjà fou de cinéma, art naissant en pleine effervescence. Il débute comme laveur de films et épouse rapidement Marcelle, caissière dans un café-concert où l’on projette des films.Comment sont ses premiers pas dans le cinéma en France, pays qu’il aime tant ?DM : En 1909, il crée une société qui loue les fi lms à des forains, des maisons closes, des cafés. Ces fi lms sont là pour distraire le public qui devient avide de cinéma.Pour son malheur, une descente de police dans une maison close, où il a loué ses fi lms, l’envoie quelques mois en prison. Malgré cet accroc dans sa jeune carrière, il continue à fabriquer et diffuser des fi lms. Dès 1912, il crée Rapid Film car il a compris l’enjeu de la rapidité des images dans ce nouveau XXème siècle. Bien qu’étranger, il s’engage en 1914 pour la France à l’instar de Kessel ; il est décoré et naturalisé français. Il crée des studios à Montmartre. Capitaine d’industrie, il lance en 1927 les productions Natan et devient Bernard Natan. Il commence par tourner La m ...

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