Des marches de la mort à la libération d’Auschwitz

Un récit bouleversant de notre journaliste Claude Bochurberg, grand militant de la mémoire, à l’occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah. Tous les 27 janvier, date à laquelle les troupes soviétiques ont pénétré dans le camp d’Auschwitz, le monde se souvient des suppliciés de la barbarie nazie. Avant que les troupes soviétiques ne pénètrent le 27 janvier 1945 dans le complexe d’Auschwitz, constitué d’Auschwitz I (camp principal), Auschwitz II, (Birkenau) et Auschwitz III, (Monowitz), et 40 camps annexes, il convient de rappeler que face à l’offensive alliée, les responsables nazis tentèrent de faire disparaître tous les documents compromettants pour qu’ils ne tombent pas aux mains des vainqueurs. Ils se débarrassèrent ainsi des témoins qui avaient assisté aux sélections pour la chambre à gaz, à l’encontre des plus vulnérables et en particulier, les hommes du « Sonderkommando » dont l’espérance de vie était comptée. Plus tard, selon la même stratégie, en novembre 1944, Himmler ordonna la destruction des chambres à gaz de Birkenau (le crématoire IV était inutilisable déjà depuis octobre à la suite de la révolte du Sonderkommando), avec l’objectif de ne laisser aucune trace du crime de masse perpétré en ces lieux. Quand les armées alliées se rapprochèrent à grands pas, le 18 janvier 1945, quelques jours avant l’arrivée des troupes soviétiques, les SS décidèrent d’évacuer les déportés vers d’autres camps situés plus à l’ouest. C’est cet épisode qui est connu sous le nom des marches de la mort dont les rescapés gardèrent un souvenir douloureux jusqu’à leur dernier souffle. Ce jour-là, ils furent, en effet, quelque 70 000 déportés à recevoir l’ordre de se mettre en colonne sur les routes de Haute-Silésie, par un froid inhumain, tenaillés par une faim atroce, en proie à une fatigue indescriptible et une folle angoisse de ne plus pouvoir suivre la marche et d’être abattus d’une balle dans la tête, puis laissés au bord des fossés, ainsi qu’en témoignèrent presque tous les rescapés qui échappèrent à cette issue fatale lors de ces évacuations tragiques. Au terme de ce périple épouvantable, les déportés gagnèrent à pied, mais également en wagons découverts, un certain nombre de camps surpeuplés tels que Gross Rosen, Bergen-Belsen, Buchenwald, Dachau ou Ravensbrück dans l’état d’épuisement que l’ ...

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