Des lumières au cœur de « La nuit »

Elle était là, assise, seule, presque abandonnée, aux funérailles de son époux, Marion Wiesel. L’amour de sa vie avait fait silence la veille, ne restent désormais pour elle qu’une demeure vide et le regard des curieux. L’homme Elie Wiesel est mort. Il n’aimera plus, il n’écrira plus. Mais sa femme et son œuvre survivront pour témoigner de son amour et de ses mots. Car il en est d’une œuvre comme d’une veuve : l’auteur et l’époux disparus les laissent à la merci de la foule. La foule lit mal, elle ignore le deuil. Les souvenirs qui subsisteront chez Marion Wiesel sont autant de livres que son époux écrivit. Et si, à présent, nul ne saura comment l’aimer, il faudra apprendre à la lire. En faire la genèse, quitte à devoir retrouver les premiers mots qu’un enfant apprend de la Bible, l’enfant amoureux de Talmud et de Kabbale qu’était resté Elie Wiesel : « au commencement ».« Au commencement ». Ce sont ces mots qui ouvrent la version yiddish de « La nuit », son témoignage sur son expérience concentrationnaire. « Au commencement fut la foi, puérile ; et la confiance, vaine, et l’illusion, dangereuse. Nous croyions en Dieu, avions confiance en l’homme, et vivions dans l’illusion qu’en chacun de nous est déposée une étincelle sacrée de la flamme de la Chekhina que chacun de nous porte, dans ses yeux et en son âme, un reflet de l’image de Dieu. Ce fut la source – sinon la cause ...

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