Denis Charbit : « Pour Léon Askénazi, le judaïsme peut se penser sans les autres »

Actualité Juive : Vous aviez consacré, avant ce livre, plusieurs travaux aux itinéraires intellectuels de penseurs juifs de langue française au XXe siècle. Comment cet entretien inédit est-il parvenu jusqu’à vous ?Denis Charbit : Annette Chouraqui, la veuve d’André Chouraqui, m’a confié ce document à l’occasion d’une invitation à un colloque enà Israël, en octobre 2017. Cet entretien s’était tenu à l’occasion des premières célébrations du quarantième anniversaire de l’Etat d’Israël en juillet et août 1987. Son fil conducteur : qu’est-ce que la création de l’Etat d’Israël a changé et doit changer dans le monde juif et en Israël en particulier ? J’ai très vite remarqué des pépites dans la retranscription de cet échange. Quelques semaines plus tard, la maison Albin Michel acceptait de l’éditer, en me demandant d’y ajouter un essai introductif. J’ai essayé, en tant qu’historien des idées, de confirmer la valeur éminente de ces personnalités au sein du judaïsme français, tout en pointant certaines limites. A.J.: Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?D.C. : Léon Askénazi est un disciple du rav Tzvi Yehouda Kook (1891-1982), le fils du rav Abraham Yitzhak Kook, dont on connaît la pensée de la rédemption après la guerre des Six-Jours. Mais tout en étant sur cette position ferme, à l’origine de son opposition aux accords d’Oslo, Manitou n’a jamais été le plus virulent adversaire des Palestiniens ou de l’islam. Pourquoi ? Cet entretien m’a apporté une réponse à cette question qui me trottait dans la tête depuis longtemps. A.J.: Laquelle ? D.C. : Pour lui, le retour à Sion opéré par le sionisme n’est pas le premier mais le troisième. Après la sortie d’Egypte puis de Babylone, est venu le temps de ce qu’il appelle « la sortie de Rome ». Or, ins ...

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