David Nordmann Commissaire priseur : « Nous avons vendu un marzor illustré à 100 000 euros »
Actualité Juive : La maison Ader-Nordmann, où vous officiez en tant que commissaire-priseur est-elle la seule en France à vendre des objets Judaïca aux enchères ?David Nordmann : Il se trouve que l’on réalise des ventes dans le domaine du Judaïca, et nous sommes les seuls en France à le faire régulièrement. On fait une vente tous les 6 mois sur ce thème depuis maintenant 10 ans. On a commencé à travailler avec Elie Szapiro qui a été notre premier expert dans le domaine et qui, malheureusement, est décédé l’année dernière. C’est lui qui a ouvert la voie en France. A.J.: Ce thème de vente existait auparavant dans d’autres pays ?D.N. : Il y a trois grandes places du judaïca : New York essentiellement, Londres et Israël. La France arrive juste après. Mais nous avons la chance, en France, d’avoir encore beaucoup d’objets qui sont encore possédés et dont les propriétaires ignorent la valeur. Quand Elie Szapiro est décédé au mois de juin de l’année dernière, nous nous sommes adjoint les services d’un expert avec qui l’on avait déjà collaboré, Naftali Fraenkel.A.J.: Qu’attendez-vous d’un expert dans le domaine du judaïca ?D.N. : Qu’il puisse assurer l’authenticité d’un objet et l’estimer selon le marché. Mais aussi être capable d’identifier des écritures (yiddish, hébreu, ladino, polonais…), les matières, et bien envisager l’intérêt que peut représenter telle ou telle œuvre dans le domaine du judaïca. La grande difficulté de ce marché est qu’il est transversal : il touche aussi bien les arts graphiques : tableaux, estampes, affiches, que les livres, manuscrits ou édités. Ça peut toucher également les objets, en argent, en bronze, liturgiques, les objets du culte ou du souvenir…A.J.: C’est-à-dire ?D.N. : Ce sont des objets qui ont appartenu à tel grand personnage, ou qui peuvent avoir été dans telle famille ou synagogue.A.J.: Si ...
