Créteil ou l’antisémitisme qui frappe à la porte

A chaque coup de semonce, l’angoisse remonte. A chaque salve d’attaques, les mêmes questions : comment est-ce possible ? Que réservera demain ? La séquence « pogromiste » de cet été, devant la synagogue de la rue de la Roquette à Paris puis à Sarcelles, avait témoigné de l’arrivée à maturation dans une partie de la société française de pulsions grégaires désormais prêtes à s’exprimer librement contre les Juifs dans l’espace public. La violence de l’agression de Créteil contre un homme juif et sa fiancée, lundi 1er décembre, si elle relève d’un registre distinct, contribue néanmoins à dresser un tableau particulièrement sombre du climat actuel. « Je pense que nous avons franchi un cap » analyse pour Actualité Juive Jacques Tarnero, chercheur et documentariste. « C’est un degré supplémentaire dans la violence appliquée aux Juifs » confirme le sociologue Shmuel Trigano. Directeur de la revue Pardes, dont le dernier numéro est justement consacré à l’antisémitisme (« Qu’est-ce qu’un acte antisémite ?, n°55, 23e), il considère également qu’une nouvelle digue a sauté dans cet appartement du quartier du Port. « Jusqu’ici l’agression se jouait dans le milieu extérieur. Elle se résumait à des invectives ou à des coups. Là, l’attaque se passe dans un appartement, dans le domaine privé, alimentée par le mythe du juif riche ». Le retour du mythe du "Juif riche"Dans la mémoire vive de l’antisémitisme contemporain en France, l’association des Juifs et de l’argent a un visage, depuis un jour maussade de février 2006 : Ilan Halimi, torturé et assassiné par le « gang des barbares ». On retrouve cette même rhétorique chez les responsables présumés de l’agression de Créteil, la massification des Juifs (« Les ...

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