Couverture du conflit israélo-palestinien: trois critiques différentes des médias français
Il existe au moins trois écoles pour interpréter la manière dont la moyenne des médias français traite de la politique israélienne. La première voit dans les raccourcis et les approximations des médias une attitude irresponsable et un manque de professionnalisme de la part des journalistes. Sans doute, les Juifs français étant très familiers de la société israélienne perçoivent avec facilité les erreurs que recèlent les reportages. Et on retrouvera sans doute les mêmes approximations, les mêmes articles trop hâtifs pour les autres conflits de la planète : Chypre contre Turquie, Russie et Tchétchénie, Syrie contre insurgés ; et ainsi pour toutes les questions complexes que le flux rapide de l’information impose de traiter et d’exposer de manière expresse. La deuxième voie est plus radicale, elle attaque la presse française sur le terrain de son idéologie. Elle constate, titres, articles, et déclarations à l’appui que la presse française n’est pas neutre. Son idéologie est l’idéologie française. Celle d’une défiance viscérale vis-à-vis d’Israël aux causes multiples : racines chrétiennes antijuives de la France, tradition gaullienne, et poids démographique et médiatique de la population musulmane en France qui orienterait la vision du conflit des journalistes. La troisième, la replaçant dans un contexte plus général, trouve les médias français nettement moins virulents que les médias de la gauche israélienne (Haaretz en tête) ou que les médias anglais, de tradition très critique, y compris contre la politique de leur gouvernement. Somme toute, la presse est là pour donner vie à toutes sortes d’opinions. De ces trois voies découlent trois attitudes différentes. Pour le premier, il est nécessaire de se montrer attentif aux détails, et de les publier, pour corriger le manque de professionnalisme de certains médias. Ces derniers ne s ...
