Comment l’Etat d’Israël a oeuvré pour les réfugiés juifs du monde musulman
Se pencher sur les premières années de l’Etat hébreu pour aborder la question des réfugiés juifs du monde musulman présente un double intérêt. D’abord d’un point de vue numérique : c’est en effet entre 1947 et 1960 que les départs des Juifs du monde arabe vers Israël sont les plus nombreux. « En quatre ans (1948-1951), 560 000 des 688 000 arrivants sont originaires des pays musulmans » rappelle Georges Bensoussan dans “Juifs en pays arabes. Le grand déracinement. 1850-197”5 (Tallandier, 2012).C’est également au milieu des années 1940 que le sionisme va profondément pénétrer les sociétés juives du monde arabe, apparaissant de plus en plus largement comme « la seule solution à la “question juive” ». A l’appui des archives sionistes, Georges Bensoussan considère l’année 1943 comme un tournant dans l’approche sioniste de la situation des Juifs du monde arabe. Le génocide des Juifs d’Europe conduit les sionistes à porter une nouvelle attention aux Juifs d’Orient, alors peu représentés au sein du mouvement. L’un des hommes les plus prompts à sonner le tocsin se nomme Elyahou Dobkin, directeur du département de l’immigration à l’Agence juive. Juillet 1943, comité central du Mapaï, l’ancêtre du parti travailliste. « Le jour même qui apportera le salut aux Juifs d’Europe sera le jour ...