Comment les djihadistes occupent le Net
Poster un lolcat, une image de chat accompagnée d’un message humoristique, vous assure généralement un certain succès en matière de viralité sur les réseaux sociaux. La recette, bien connue des sites de divertissement, n’a pas échappé aux partisans du djihad. Des lolcats d’un nouveau genre ont ainsi fait leur apparition ces derniers mois, généralement postés depuis les terrains de guerre syrien ou irakien. Rappelant l’affection portée par le prophète Mahomet aux chats, le groupe Etat islamique a toléré la diffusion de ces créations iconographiques à condition d’éviter toute forme de maltraitance à l’encontre de l’animal. Les lolcats islamistes, symbole de l’action djihadiste sur le web ? En quelques années, les réseaux djihadistes se sont installés comme l’un des acteurs numériques les plus prolifiques. Le dernier entré en lice, Daech, a bâti en partie sa sulfureuse réputation en s’appuyant sur les usages du Net 2.0 pour diffuser son message radical. L’évolution des pratiques des groupes djihadistes renseigne à ce titre, par la bande, sur les mutations du monde digital. Si Al Qaïda, égérie du terrorisme islamiste radical des années 2000, privilégiait les sites et les blogs – à côté de la télévision, principalement via Al Jazeera –, Daech a fait des réseaux sociaux son terrain de jeu. Il existe bien une histoire noire de Facebook, Twitter et YouTube et ce sont les djihadistes qui en écrivent les pages les plus sombres. Les réseaux sociaux constituent l’instrument parfait à la fois en termes de propagande et de recrutement : vidéos de décapitation, appels à rejoindre les rangs des « soldats d’Allah », menaces aux « infidèles ». Cette communication reflète les nouvelles formes d’organisation d’Al Qaïda et de l’Etat islamique. Au modèle pyramidal où la direction du mouvement définissait et organisait logistiquement la marche à suivre, a succédé une structure horizontale, plus lâche et dif ...
