Comment la mémoire d’Auschwitz a été transmise depuis 75 ans

Il y a 75 ans, le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques pénétraient dans le complexe d’Auschwitz, où subsistaient sept à huit mille détenus en état d’épuisement. Le 18 janvier, l’ordre d’évacuation était donné par les SS, forçant des milliers de prisonniers à effectuer sous un froid inhumain les « Marches de la Mort » pour gagner d’autres camps au cœur de l’Allemagne. Auschwitz-Birkenau est devenu avec le temps le symbole de la volonté exterminatrice des Juifs et des tziganes par le régime hitlérien. On estime que plus d’un million de Juifs furent assassinés dans ses chambres à gaz. Tels sont les faits dont l’humanité porte l’inguérissable blessure. Mais ce schisme dans l’Histoire que représente Auschwitz-Birkenau n’a guère fait l’objet d’une grande considération dans les toutes premières décennies après la guerre.Certes, l’écho de cette réalité tragique était quelque peu sensible, mais c’est surtout la déportation résistante, celle de Buchenwald et de Dachau notamment qui suscitait toute l’attention de l’Etat et de l’opinion. Il convient de rappeler à ce sujet qu’en 1954, le Parlement décréta une Journée nationale de la Déportation qui se déroula jusqu’en 1985 au Mont Valérien, haut lieu symbolique de la Résistance, puis cette journée s’est tenue au Mémorial de la Shoah, à l’Ile de la Cité, et enfin au pied de la Tombe du Soldat inconnu. Pour tout dire, la mémoire juive de la Shoah a pris une place centrale dans notre société, avec son écho médiatique, qu’à la fin des années 70. Pourtant, les déportés ne cessèrent de témoigner depuis leur retour des camps comme l’indique le Mémorial des 3943 rescapés Juifs de France de Serge Klarsfeld, Alexandre Doulut et Sandrine Labeau dans lequel ces hommes et ces femmes font état de leurs trajectoires respectives auprès des fonctionnaires du ministère des Anciens Combattants. Mais ces témoignages furent loin d’être entendus par le plus grand nombre. Il faudra attendre qu’apparaisse tout un faisceau de conjonctures pour que les victimes juives puissent faire l’objet d’une reconnaissance mémorielle conséquente. Sans prétendre ...

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