C’était Adolphe Crémieux
Il faut imaginer la France d’alors. Il faut imaginer la puissance tellurique du préjugé antijuif dans les tréfonds du pays. Il faut imaginer, aussi, la ténacité d’un avocat. Nîmois de naissance, descendant d’une lignée de Juifs du Pape et de Juifs praguois, il a mis précocement son influence au service du judaïsme. Il se nomme Isaac Adolphe Crémieux. Chaque fois qu’il le peut, il se dépense en faveur de ses frères persécutés aux quatre coins de la planète, de l’Afrique au Levant et à la Bessarabie. Plus tard, en 1860, ce dignitaire du Grand-Orient de France, initié en 1818, fonde, avec l’aide de Charles Netter et de Narcisse Leven, l’Alliance israélite universelle. Sous le Second Empire, Crémieux professe ses convictions républicaines, tout en entretenant d’excellentes relations avec le plus haut dignitaire du régime, Napoléon III. Le 14 juillet 1865, un décre ...