Bruno Halioua : « Les médecins d’Auschwitz, la page la plus sombre de l’histoire de la médecine »

Dermatologue de profession, Bruno Halioua est chargé de cours d’histoire de la médecine à l’université Paris IV. Auteur de nombreux essais, notamment « Blouses blanches, étoiles jaunes », il s’intéresse au rôle des médecins à Auschwitz, sous l'angle des SS et sous celui des déportés. Son nouvel ouvrage, consacré à ces praticiens qui ont servi l’ordre diabolique du régime nazi et que Primo Levi a évoqués dans son œuvre en les qualifiant d’ « hommes ordinaires », fera assurément date. Entretien sans tabou.A-J : Bruno Halioua, comment vous est venue l’idée de ce livre ?Bruno Halioua : Un grand nombre d’ouvrages ont été consacrés au camp d’Auschwitz, peu l’ont été sur les médecins SS du camp. Les médecins SS d’Auschwitz, à peine 7 ou 8, ont été, pour la plupart, directement impliqués dans le meurtre de 1,1 million de personnes — majoritairement des Juifs — et d’environ 21 000 Tziganes. Ils étaient chargés d’assurer à la fois l’extermination d’un maximum de Juifs et la sélection de Juifs capables de travailler pour l’industrie de guerre. Ils intervenaient à chacune des étapes du processus d’extermination, depuis la sortie des wagons jusqu’à l’entrée dans les chambres à gaz. Comment ces pères de famille exemplaires ont-ils pu effectuer la sélection de Juifs et de Tziganes vers les chambres à gaz sans penser à leurs familles ? Primo Levi a évoqué en ces termes les médecins SS : « Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux, ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires ». Ce livre apporte un éclairage inédit sur ces « hommes ord ...

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