Bertrand Delais : « Les Occidentaux sont tombés dans le piège du magicien Rohani »

Actualité Juive : Vous avez consacré en 2013 un livre à l’Iran (Iran, un brasier sous les cendres, Presses du Midi), à la veille de la victoire d’Hassan Rohani à la présidentielle. Qu’est-ce qui a changé dans le pays depuis deux ans et demi ? Bertrand Delais : Sur le front intérieur, pas grand-chose. Les Gardiens de la Révolution et le Guide suprême, Ali Khamenei, restent dans une totale orthodoxie et le divorce est croissant avec la population iranienne. Contrairement à l’image qu’on a voulu lui donner en Occident, Rohani n’est pas un réformiste, à la différence de Hachemi Rafsandjani [président de l’Iran entre 1989 et 1997] et de Mohammed Khatami [son successeur entre 1997 et 2005]. Il est devenu réformiste à partir du moment où Rafsandjani a été disqualifié pour la présidentielle de 2013. Il est alors apparu comme le plus modéré de tous, en rupture avec Mahmoud Ahmadinedjad.Le régime a eu très peur lors du Mouvement vert en 2009 et a considéré que l’élection de Rohani était le seul moyen de pérenniser le système. Ce dernier peut-il se changer de l’intérieur ? Je ne le pense pas. Le régime veut simplement faire taire une partie de la défiance intérieure. Le calcul du Guide et des Pasdaran est très simple : l’Iran souffrant énormément de l’embargo qui pèse sur lui, il fallait faire entrer des investissements, relancer la machine économique dont une partie des ressources avait été ces dernières années allouée à des dépenses militaires et géostratégiques. Il manquait structurellement au pays 80 milliards de dollars par an, soit 400 milliards de dollars sur cinq ans. On estime aujourd’hui que, sur la première année, les investissements permis par la levée de ...

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