Avec Trump, Netanyahou rêve d’une nouvelle ère
En posant le pied sur le tarmac américain, mardi 14 février, Binyamin Netanyahou aura peut-être un sourire aux lèvres en pensant à sa visite à venir à la Maison Blanche le lendemain. Le locataire y a changé et son successeur semble déterminé à restaurer ce qui a tant manqué ces dernières années entre les deux partenaires stratégiques : la confiance. « Il est impératif de revenir à la règle d’or de la "relation spéciale" nouée entre Israël et les Etats-Unis depuis 1967 » analyse pour Actualité juive Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Open University d’Israël. « Elle repose, entre autres, sur une complicité et une connivence entre les chefs de l'exécutif des deux pays ». A l’évidence, Donald Trump entend imprimer une nouvelle musique à l’amitié américano-israélienne, basée sur le « retour à une coopération tous azimuts sans arrière-pensées et soupçons mutuels ». Denis Charbit n’écarte pas l’hypothèse d’un ascendant du premier ministre israélien sur le magnat immobilier, à l’instar de la fascination exercée par Yitzhak Rabin sur Bill Clinton. « Il n’est pas exclu que Donald Trump soit subjugué par Netanyahou, fort de l’expérience politique dont celui-ci peut se prévaloir alors que Trump justement est un novice ». L’imprévisibilité du président américain invite néanmoins Jérusalem à la prudence, en dépit des appels du pied de la faction la plus à droite du gouvernement israélien, emmenée par Naftali Bennett, qui voit dans l’arrivée de Donald Trump une « fenêtre d’opportunité » pour enterrer la solution des deux Etats. Le « rappel » vaut mise en garde de la part d’un mouvement qui entend ravir à Binyamin Netanyahou la domination sur la droite israélienne lors des prochaines élections législatives. Revenir à Jérusalem avec des assurances du pouvoir américain sur quelques dossiers majeurs permettrait aussi à ce dernier de faire taire les critiques alimentées par de récentes polémiques sur des soupçons d’ingérence dans les mé ...