«Avant France-Bulgarie, la défaite contre Israël a été le début de la fin »

Pendant longtemps, la Bulgarie a eu le sourire de Sylvie Vartan. La voix de Thierry Roland insultant un arbitre au drôle de nom. Mais ça c’était avant. Depuis le 17 novembre 1993, tout bon supporter de l’équipe de France connaissant ses classiques ne néglige jamais un France-Bulgarie. Alors quand les « Lions » de Sofia reviennent fouler une pelouse tricolore, comme ce soir pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2018, on remet une pièce dans la machine à souvenirs. L’éternelle tignasse d’Emile Kostadinov, dont on pensait à peu près tout connaître – avec comme acmé la révélation en 2011 de l’invalidité de son visa lors du match de 93 – refait surface.  Une page dans Le Parisien, une « double » dans l’Equipe, le maillot bleu en prime. Le fantôme du Parc des Princes est un farceur. « Je suis entré dans la vie des Français » reconnait-il avec justesse. Si la défaite 2 buts à 1 contre la bande à Stoitchkov a gâché les rêves d’Amérique de la sélection de Gérard Houiller, elle n’est pourtant que le dernier épisode d’une séquence qui a vu les Bleus passer du rang de favoris, parmi d’autres, de la future World Cup, à celui de risée du continent européen. Plus grave encore car peut-être plus inattendue, c’est la défaite contre Israël, un mois plus tôt, qui a lancé le train tricolore vers le fossé des ambitions déçues.  DéséquilibreCherif Ghemmour se souvient de sa première réaction après l’annonce du résultat contre l’équipe emmenée par Ronnie Rosenthal. « J’étais dans ma voiture quand j’ai appris le résultat à la radio. Dans le même temps, on apprenait le carton de la Bulgarie contre l’Autriche (4-1), un succès qui la remettait en selle » raconte le journaliste à So Foot. « Je me suis imaginé le match au couteau à venir contre cette équipe au Parc des Princes. On changeait de paradigme ». A la veille d’affronter la sélection israélienne qu’elle a vaincu 0-4 à l’aller, à Ramat Gan, la France n’a besoin que d’un point sur deux matchs pour se qualifier. La tâche ne paraît pas insupportable pour un 11 qui compte un Ballon d’Or (Jean-Pierre Papin), la nouvelle star de la toute fraîche Premier League (Eric Cantona) ou le capitaine du dernier champion d’Europe (l’olympien Didier Deschamps). « C’était une très grosse équipe sur le plan des individualités » résume l’auteur d’une récente biographie sur Johan Cruyff, génie pop et despote (Hugo et compagnie, 2015).Le matin du match, un article de L’Equipe reflète l’ambiance générale. « On ne donne, à vrai dire, pas cher de la peau des Israéliens aujourd’hui contre une équipe de France jouant simplement sur sa valeur du moment et développant sa logique habituelle » peut-on lire en ce 13 octobre 1993. L’affaire est (presque) dans le sac, plié. Le match peut-être déjà joué dans les têtes. « A l’Euro 1992, les Bleus avaient déjà fait preuve de suffisance » explique Cherif Ghemmour. « Ils se ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page