Au nom de Martin Gray

« Il faut imaginer Sisyphe heureux », disait Albert Camus. Quand bien même le rocher qu’il pousse au sommet de la montagne sans cesse retomberait, quand bien même ce supplice jamais n’aurait de fin. Une proposition malaisée à accepter quand les existences se trouvent prisonnières de la nuit. C’est à elles pourtant que ce projet pourrait servir de viatique. Ainsi, avec la mort de Martin Gray, le XXe siècle vient de perdre son Sisyphe, un homme qui, tout au long de sa vie, sut trouver les ressources, en dépit des tragédies et de l’anéantissement, pour recommencer, encore et encore.Martin Gray aura, à deux jours près, rempli quatre-vingt-quatorze années au cours desquelles il s’exhortait à faire, ainsi qu’il l’avait écrit, « que les blessures deviennent, si l’espérance l’emporte sur la souffrance, les veines dans lesquelles ne cesse de battre le sang de la vie ». Qui sonderait l’existence dessinée par ses blessur ...

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