Assaf Shapira : « L’instabilité politique menace à long terme la démocratie israélienne »
Alors que la politique israélienne n’arrive pas à trouver d’équilibre et de stabilité depuis des années, Assaf Shapira, directeur du programme de réforme politique à l'Institut israélien de la démocratie, décrypte la situation pour Actualité Juive Le 1er novembre, Israël retourne aux urnes pour la 5ème fois en 4 ans. Signe d'une démocratie vive ou souillée ?Assaf Shapira : D'un côté, Israël est une vive démocratie. Les élections répétées sont la preuve d'une démocratie compétitive où les divers partis peuvent véritablement former un gouvernement. Ces trois dernières années, Israël a eu trois Premiers ministres de trois partis différents. On constate aussi qu'en Israël le pouvoir change d'une manière démocratique, sans violence, contrairement aux avertissements que l'on a pu entendre aux derniers scrutins disant que Netanyahou ne renoncerait pas au pouvoir. Même le public israélien continue de participer au jeu démocratiqueA.S. : La raison en est que tous les systèmes électoraux sont très compétitifs et proches, de sorte que les électeurs savent que « chaque vote compte». Le sentiment des électeurs - pour Bibi ou contre Bibi - est également très fort, les incitant à aller voter. Mais le manque de stabilité ne menace-t-il pas à long terme la démocratie ? A.S. : Tout à fait, car si les élections se répètent le public pourrait se lasser et la participation baisser. Des appels à un « leader fort » qui ramèneraient les électeurs mais entacheraient la démocratie se multiplieraient ainsi que des appels à des changements radicaux dans le système électoral ce qui la mettrait en danger - par exemple l'établissement d'un régime présidentiel, peu probable mais toujours possible. Comment expliquer cette instabilité ? A.S. : Par la combinaison entre un match nul entre les blocs : « que Bibi» et « tout sauf Bibi » - une polarisation politique croissant ...
