Ariel Kandel : « En Israël, quand on tombe dans la rue, on vous ramasse »

Le directeur général de l’organisation Qualita, qui fédère l’essentiel des structures associatives francophones en Israël, porte un regard lucide et pragmatique sur la prise en charge et le suivi des besoins des olim d’origine française pendant la crise du Covid. Actualite Juive : Quand on vient d’un pays francophone, devenir Israélien est-il encore un parcours du combattant ? Ariel Kandel : Oui quand on vient de France mais moins quand on vient de Suisse, du Canada ou de Belgique où l’on parle davantage l’hébreu et l’anglais. La maîtrise d’autres langues rend l’intégration en Israël un peu plus simple ou à tout le moins, la langue n’est pas un obstacle… D’après nos estimations, les deux tiers des 40 000 Israéliens d’origine française arrivés en Israël ces dix dernières années n’ont pas acquis suffisamment d’hébreu pour être capables de travailler dans cette langue. D’où le phénomène des call centers (légaux, je précise) qui permettent, d’un côté, à des personnes de travailler et de nourrir leurs familles, mais d’un autre côté oblige de travailler en français et ne permettent pas d'apprendre l’hébreu. Cela a des incidences importantes sur le projet de « devenir Israélien », de surcroît quand les enfants apprennent l’hébreu à l’école et qu’ils se retrouvent à devoir traduire des documents pour leurs parents… Les huit derniers mois de crise sanitaire ont-ils révélé des phénomènes propres à la communauté francophone ? A.K. : Oui, notamment un, très intéressant, des olim francophones installés en Israël depuis longtemps, qui ont pris conscience du rôle qu’ils avaient à jouer auprès des olims âgés ou récemment arrivés. Le premier confinement a été suivi de façon très stricte et beaucoup de personnes âgées ne sortaient pas de chez elles. Nous avons remarqué à cette période, une hausse très importante du bénévolat des anciens olim au service des olim âgés. Ils se sont aussi mobilisés pour diffuser de la culture - le centre culturel en ligne de Qualita est dirigé et animé par d’anciens olim francophones – de même qu’ils ont pris sur eux de traduire en langue française les instructions gouvernementales liées au Covid, qui ne l’étaient pas, alors qu’elles l’étaient en russe et en anglais... S’agissant des besoins matériels et sociaux, Qualita est parvenue à collecter 6 millions de shekels (env. 1,5 millions d’euros) avec son opération « Israël Tsedaka » le 8 mars dernier. Cette collecte soutient plus de 800 familles en octroyant à chacune une aide d'environ 500 shekels ...

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