Après Charlie, un certain sentiment de solitude
Il est toujours difficile de jouer les trouble-fête quand ladite fête a remporté l’adhésion de quasiment toute la communauté nationale. Et il serait probablement malhonnête de ne pas reconnaître qu’en tant que Français, nous « les juifs », nous nous sommes laissés aller avec un certain bonheur à cette grande vague si positive d’affirmation des valeurs républicaines. Qui, ne l’oublions pas, constituent notre meilleure protection ici-bas. Mais, tout cela ne devrait pas nous faire oublier quelques constatations et vérités de base. La première est qu’à nous seuls, juifs de France qui venions de perdre plusieurs des nôtres, a été demandé de défiler, avec le sourire en sus, derrière Mahmoud Abbas celui qui, pas trop épris de vérité, a nié officiellement la Shoah, celui qui, pas trop épris de fraternité, a fait massacrer très régulièrement nos proches qui vivent en Israël, et qui, pas trop épris de « Droits de l’homme », félicite et fête, avec la régularité d’un métronome, ceux qui ont du sang juif sur les mains. C’est toujours avec le sourire que les juifs ont dû, aussi, marcher, pour la « liberté de la presse », derrière le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, qui représente un pays où les journaux proches du parti au pouvoir dégoulinent de haine antisémite. Ou bien derrière d’autres représentants ...