Apologie du terrorisme: pourquoi la justice durcit le ton
« L’apologie d’acte de terrorisme, c’est la promotion soit une forme ou une autre d’acte de terrorisme dans le cadre public » explique Maître Daniel Fellous, un habitué des affaires liées au djihadisme et au terrorisme. Le frère d’un des ses clients, condamné il y a quelques mois, pour son appartenance à la filière terroriste afghano-pakistanaise est d’ailleurs aujourd’hui activement recherché. Dans le cadre de l’enquête menée par la police sur les complicités dont auraient pu bénéficier les terroristes, ayant ensanglanté Paris en ce début janvier, il est soupçonné d’avoir réactivée la veille qui aurait donc repris du service…La définition de l’apologie de terrorisme tombe sous le sens, mais dans les faits l’interprétation qui peut en être fait, reste vraiment à l’appréciation des juges. « Crier Allah Akhbar ! Est-ce faire l’apologie d’acte de terrorisme ? questionne Maître Fellous. Dire : « c’est génial ce qu’ont fait les frères Kouachi ! » dans un café ou dans la rue, est-ce une apologie publique ou privée ? ». « C’est un peu le problème du rechout harabim et du rechout hayakhid, un peu comme dans le Talmud » ajoute-il dans un sourire. Entrée de l'apologie du terrorisme dans le code pénalLes personnes accusées de provocation directe ou d’apologie risquent 5 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende, selon cette loi, qui s’est vu attribuer de nouveaux moyens en novembre 2014 par le gouvernement Valls. Jusque là, le délit d’apologie était prévu par la loi de 1881 sur la liberté de la presse, article 24.Mais devant la hausse exponentielle de départs de Français pour le djihad en Irak, puis en Syrie, le gouvernement Valls a décidé de taper plus fort à la source de l’auto-radicalisation. Ce, en punissant plus sévèrement tous les prédicateurs islamistes et leurs complices, qui mettent le grappin sur les égarés ...
