Amichai Greenberg : «Pour le judaïsme, chacun à un rôle différent dans ce monde»

Actualité Juive: Vous êtes fils et petit-fils de survivants de la Shoah. Quel est votre plus grand traumatisme ?Amichai Greenberg : Je dirais le silence et l'absence.A.J.: Votre éducation religieuse vous a-t-elle aidé à supporter cet héritage ?A.G. : Je suis partagé. D'un côté c’était rassurant, cela m'a donné une certaine forme de stabilité, une fondation ; de l'autre, les neurones se sont déployés à travers ces valeurs "religieuses". Cela m'a pris quarante ans pour démêler ces nœuds, pour faire la part des choses.A.J.: Le non-dit comme dans beaucoup de familles ashkénazes était présent dans votre enfance ?A.G. : Le non-dit était partout, il était omniprésent. Et le non-dit n'a rien d’une évidence. C’est bien là le piège, il induit une grande partie du blocage, du verrouillage émotionnel. Car tout à l'air de fonctionner comme si tout était normal. C’est juste en surface, mais on a tendance à croire que tout va bien. C'est une bataille constante pour dire et faire entendre que tout ne fonctionne pas. Ce film représente précisément ma façon d'exprimer tous ces non-dits.A.J.: Dans ces conditions, était-ce difficile de grandir, de s’émanciper ?A.G. : Oui et ce film est l'étape ultime de ce processus d’émancipation. Ça a été extrêmement difficile et complexe de donner naissance à ce film, de sentir que c’était un sujet suffisamment valable et fondé pour se battre. Même quand le film a été fini, la réponse de ma famille a été : « C’est intéressant, et c’est très Juif, ...

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