Alexandre Del Valle : « Les terroristes ne sont que la face emergée de l’iceberg »
Actualité Juive : Vous appelez à la reformulation d’une vision stratégique post-guerre froide qui tournerait le dos à l’idée d’un « ennemi russe ». Quelle option préconisez-vous ? Alexandre Del Valle : Je préconise d’essayer de trouver un accord pragmatique et mutuellement bénéfique avec la Russie. Toute la stratégie de l’Occident depuis les années 1990 a consisté systématiquement à rejeter la Russie de l’espace occidental. Au lieu de respecter l’accord tacite prévoyant de ne pas étendre l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie, l’Occident n’a pas cessé de s’étendre, à travers l’Union européenne et l’OTAN, sur des zones considérées traditionnellement comme des chasses gardées de Moscou. La Russie a été traitée comme vaincue par les Etats-Unis. Il est temps de lui démontrer que nous ne constituons pas un empire s’étendant à son détriment. On pourrait demander en échange à Vladimir Poutine, comme le formule Donald Trump, d’être moins proche de l’Iran et de la Chine. A.J.: Votre livre se revendique des travaux du penseur autrichien Karl Popper pour qui le risque majeur des sociétés libres serait d’accepter l’intolérance au nom de la tolérance. Nos sociétés occidentales ont-el ...