Al-Adnani, fin d’émission pour « la voix de l’Etat islamique »
Le coup est sans doute le plus dur jamais porté à l’organisation Etat islamique. Abou Mohammad Al-Adnani, porte-parole de Daech et plus proche collaborateur du « calife » Abou Bakr Al Baghdadi, a été éliminé le 30 août, à Al Bab, dans le nord de la Syrie, probablement par un drone américain Predator. La ville accueille le quartier général des renseignements extérieurs du mouvement, l’amn al-kharji. C’est donc sur son propre terrain que ce maillon essentiel de la politique d’exportation du terrorisme de l’EI a été surpris, signe des infiltrations dont est désormais victime le mouvement.Deux messages illustrent le rôle tenu par celui qui fut, à 39 ans, le seul Syrien à occuper un poste de direction au sein de l’EI. 29 juin 2014. C’est par sa voix que le monde entier découvre « le rétablissement du califat » islamique sous la direction d’Abou Bakr Al Baghdadi. La fulgurance de ses succès militaires, d’abord en Irak, et ses ambitions idéologiques et territoriales installent le groupe sur le devant de la scène terroriste internationale. - Porter la guerre chez l’ennemiMais Adnani a une autre corde à son arc. Il a « encouragé directement les attaques par des loups solitaires » rappelait le porte-parole du Pentagone, Peter Cook. Le chef militaire, propagandiste de l’action des hommes en noir, alimente, par ses appels au combat, les réseaux du « djihad 3G ». Djihad horizontal, « réticulaire » (Gilles Kepel), reposant sur « l’activation » à distance d’esprits fanatisés. Al-Adnani, grand frère virtuelle de centaines, de milliers – qui sait ? – de loups pas si solitaires. « Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Fra ...
