Aharon Appelfeld s’est éteint

« Il restera celui qui fut capable de faire passer dans une langue limpide et simple mais extrêmement travaillée l’héritage de chacun d’entre nous : le lieu d’où l’on vient, la famille à laquelle on se rattache », nous confie Michèle Tauber, maître de conférence en littérature et en langue hébraïque à Paris 3 –auteure d’un essai consacré aux nouvelles du début de sa carrière, « Cent ans de solitude juive » (Le Bord de l’eau, 2015).Né en 1932 en Bucovine, il connaît le ghetto, la déportation dans un camp à la frontière avec l’Ukraine d’où il s’évade à l’automne 1942, l’errance dans la forêt. C’est cette période qu’il décrit dans Histoire d’une vie, qui lui vaut le prix Médicis étranger 2004. « Plus de cinquante ans ont passé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le cœur a beaucoup oublié, principalement des lieux, des dates, des noms de gens, et pourtant je ressens ces jours-là dans tout mon corps. Chaque fois qu'il pleut, qu'il fait froid ou que souffle un vent violent, je suis de nouveau dans le ghetto, dans le camp, ou dans les forêts qui m'ont abrité longtemps. La mémoire, s'avère-t-il, a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l'odeur de la paille pourrie ou du cri d'un oiseau pour me transporter loin et à l'intérieur », y confie-t-il. En 1946, il embarque vers la Palestine ...

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